La concertation sur la revalorisation indiciaire et indemnitaire des directeurs des soins est en cours. Le dossier devra être ficelé d’ici la fin de l’année. Le sujet a animé les discussions ce 6 octobre lors des journées d’études de l’AFDS.
La nécessité d’une « juste revalorisation«
Une évolution très attendue par la profession, a rappelé notamment le président de l’AFDS, Francis Mangeonjean. Après avoir insisté sur les compétences « politiques, stratégiques et de pilotage » des directeurs des soins et leur forte mobilisation au front du Covid — tout en souhaitant des journées placées sous le signe « d’une dynamique d’ouverture et proactive » —, il a remémoré la nécessité d’une « juste revalorisation » des DS, avec une lecture de grille indiciaire en cohérence avec celle des directeurs d’hôpital. Le calendrier a notamment été réaffirmé par la déléguée générale de la FHF, Zaynab Riet, et la directrice générale du Centre national de gestion (CNG), Ève Parier : les textes sont bien attendus d’ici la fin de l’année. C’est évidemment ce sujet qui a beaucoup préoccupé la salle. En cause notamment le refus de la catégorie A+ au sein de la FPH pour les directeurs des soins. « On nous refuse [cette catégorie], on le vit comme un mépris. Déjà en 2012, les cadres avaient été revalorisés avant les DS. Nous avons dû attendre 2014. On vient aujourd’hui de revaloriser les cadres, ce qui est une très bonne chose pour eux, mais toujours pas les DS. C’est symboliquement extrêmement violent pour la profession« , a résumé d’emblée le directeur des soins au CH d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), Marc Catanas, se faisant le porte-parole de « la colère » de la salle et interpellant ainsi la directrice du CNG.
Le refus de l’accès au « A+ »
Cette dernière, bien que souhaitant conserver la confidentialité de la négociation, a expliqué que la revalorisation des directeurs des soins devrait « avoir lieu à hauteur de la fonction qu’ils occupent » et évoqué une grille qui sera assurément « au-dessus de celle des cadres« . Ève Parier a en outre confirmé que la discussion concerne à la fois le traitement et le régime indemnitaire du corps. Elle relate par ailleurs un frein à l’accès dans la catégorie A+, lié au contexte « contraignant de convergence des trois fonctions publiques« , qui permet des « passerelles » mais « bloque » l’évolution des DS vers cette catégorie.
En coulisse, les responsables des syndicats représentatifs de la profession rencontrés ce 6 octobre s’accordent sur la nécessité de revalorisation du corps. « Le Syncass-CFDT reste constant et cohérent dans sa volonté d’améliorer et de pousser le plus haut possible la rémunération des directeurs des soins, je crois que l’on peut dire que tous les syndicats sont raccords sur ce point« , relate Sylvie Durand, secrétaire nationale de la section DS du Syncass-CFDT.
Une position en effet partagée par le SMPS : « Nous continuons à défendre et revendiquer l’alignement sur les DH, à la fois indiciaire et indemnitaire« , explique Céline Laroche, vice-présidente de la catégorie DS au sein du SMPS. Elle souligne au passage « l’écoute bienveillante de la DGOS et le dialogue instauré« . Quid du contenu de la négociation ? Difficile d’en savoir plus ce 6 octobre. La représentante du Syncass-CFDT confie toutefois « qu’à ce stade, le compte n’y est pas« . L’incompréhension demeure en effet quant au refus d’octroyer le statut de personnel de direction. « Il faut faire de la singularité des DS une richesse, même si nous n’existons que dans la FPH« , ajoute Valérie Corre, secrétaire générale en charge des DS du SMPS, faisant écho au refus d’accorder au DS l’accès à la catégorie A+. « On nous oppose un blocage, et bien travaillons plus largement sur la convergence des fonctions publiques, nous sommes ouverts sur le sujet« , conclut pour sa part Sylvie Durand. Les représentantes du SMPS, du Syncass-CFDT et du CH-FO dialogueront d’ailleurs sur ce sujet lors d’une table-ronde prévue ce 9 octobre, dans le cadre des journées d’études de l’AFDS.
Des évolutions et outils imminents
Au-delà de ces échanges, d’autres évolutions prennent forme pour la profession. AFDS et CNG ont notamment formalisé ce 6 octobre une convention dont l’objectif est de faire connaître et améliorer ainsi l’attractivité du corps des DS. Ève Parier a également fait part de sa volonté d’élargir certaines mesures du Ségur de la santé, prévu initialement pour les praticiens hospitaliers et les directeurs d’hôpital, à l’ensemble des professionnels de la FPH, y compris les directeurs des soins. C’est le cas notamment de l’entretien de carrière organisé tous les cinq ans, et de la mise en place d’une politique nationale de formation. Enfin, la déléguée générale de la FHF, Zaynab Riet, a annoncé la création prochaine d’un simulateur de revenus pour la FPH. « Ce simulateur permettra à tous les agents de la fonction publique hospitalière de savoir comment va évoluer sa rémunération, à 5 ans, à 10 ans…« , a-t-elle expliqué. Pour les directeurs des soins, cet outil devrait aussi permettre de disposer d’un suivi et d’une anticipation de la masse salariale.
Tous droits réservés 2001/2024 — HOSPIMEDIA
Demandez votre démo