Le privé non lucratif va bénéficier du dégel du point d’indice de la fonction publique

capture-decran-2016-12-02-a-16-10-06Publié le 15.09.2022 par Emmanuelle Deleplace
Article Hospimedia

À la Mélée organisée par Nexem, Jean-Christophe Combe a annoncé l’engagement du Gouvernement sur la transcription de la revalorisation du point d’indice de la fonction publique. Aucune annonce en revanche pour les oubliés du Ségur.

« Nous allons financer pour le secteur privé non lucratif l’équivalent de l’augmentation de la valeur du point pour la fonction publique. J’invite dès aujourd’hui Axess à lancer des négociations« , a annoncé Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, le 15 septembre à La Mélée, le colloque organisé par Nexem à Nantes (Loire-Atlantique). Ses services et ceux du ministre de la Santé et de la Prévention François Braun ont estimé que cette mesure validée par l’Assemblée des départements de France (ADF) devrait coûter 260 millions d’euros (M€) aux départements et 900 M€ à l’État.

Toujours pas de Ségur pour tous

Cette première revendication forte des employeurs du privé non lucratif a été entendue (lire notre interview). Ces derniers espèrent bien négocier la rétroactivité. Satisfaisant mais pas suffisant pour Alain Raoul, président de Nexem, interrogé par Hospimedia : « Notre mobilisation reste intacte pour l’accès au Ségur pour tous. Nous ne pouvons plus accepter que des personnes qui travaillent dans nos établissements n’arrivent plus à vivre avec leur salaire. Nous ne pouvons pas continuer à recruter à 1 400 euros », explique-t-il. Cette question des revalorisations salariales bloque les négociations engagées sur la convention unique. « Un certain nombre d’organisations syndicales ont pris conscience de la nécessaire évolution pour pouvoir construire des parcours professionnels, un calendrier de négociations a été défini mais nous sommes retardés par la juste revendication des organisations syndicales sur les revalorisations salariales« , ajoute-t-il.

Il rappelle les difficultés rencontrées cet été : « Cela s’est passé différemment selon les régions mais il y a eu des fermetures d’établissements, des baisses d’activité, des personnes en situation de handicap renvoyées dans leur famille, des activités réduites dans les Ehpad. Ce qui me met en colère c’est le déni des pouvoirs publics face à la gravité de la situation. La situation n’a pas changé. Il nous manque 50 000 postes sur le secteur. »

Autre question épineuse, celle des revalorisations financées par les conseils départementaux. « Le Gouvernement nous assure que toutes les compensations financières ont bien été versées mais certains départements disent le contraire », précise Alain Raoul. « Le problème, c’est que 101 départements, c’est 101 négociations sur la définition du périmètre« , ajoute Philippe Calmette, vice-président de Nexem. Jean-Christophe Combe reconnaît le problème et promet la réunion d’un comité des financeurs d’ici octobre pour « éviter que le mouvement associatif soit pris en étau« .

Un secteur mal connu des Français

Interrogés par l’Ifop dans un sondage (à télécharger ci-dessous), seuls 17% des Français sont capables d’affirmer que ce sont principalement des associations qui composent le secteur médico-social. Pour 69% des personnes interrogées, le secteur est avant tout géré par des établissements publics. « Aux yeux des Français, le médico-social reste assimilé à la santé et à la puissance publique« , analyse Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop. « Nos professionnels sont les artisans de la cohésion sociale mais ce sont aussi des professionnels invisibles, l’opinion publique ne nous identifie pas bien. Les Français pensent que c’est uniquement l’État qui est à la tâche. Non seulement il ne l’est pas mais il ne nous donne pas les moyens de l’être correctement« regrette Alain Raoul. 65% des Français ont une bonne image de l’action sociale et médico-sociale mais la jugent fragilisée (87%), peu reconnue et peu valorisée par la société française et les pouvoirs publics (79%). Le travail y est considéré comme intéressant mais pénible et mal rémunéré. Sur ce dernier point les Français sont bien en phase avec la réalité du terrain.

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