Un préalable indispensable avant toute tentative de médiation (inter)régionale et nationale. Les établissements publics de santé, sociaux et médico-sociaux doivent rapidement se doter d’un dispositif de conciliation locale pour essayer de gérer au plus près du terrain les conflits interpersonnels. Une note de la DGOS les guide dans cette démarche.
Entre traçabilité, évaluation et suivi
Le décret du 28 août 2019 qui institue précisément la médiation dans le versant hospitalier fait justement en sorte que les établissements ne peuvent saisir le médiateur « que s’ils ont mis en place un dispositif de conciliation locale et que celui-ci n’a pas permis de résoudre le différend« . Depuis, un autre texte conforte cet élan : la loi du 26 avril 2021 visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification, qui elle aussi prévoit « l’obligation, pour la gouvernance des établissements publics de santé, de mettre en place des mesures de gestion des difficultés interpersonnelles et des conflits pour pouvoir être certifiés« . Si chaque structure « a toute latitude pour instaurer, en concertation avec ses instances locales, le dispositif le plus adapté à son contexte propre« , la DGOS leur délivre toutefois une série de conseils sur la base d’un état des lieux, afin d’assurer une gestion de terrain efficace de ces conflits. En effet, la conciliation a beau être soumise à moins d’exigences que la médiation, c’est tout de même « essentiel de l’inscrire dans un certain formalisme pour garantir une prise en charge rapide et assurer la traçabilité, l’évaluation et le suivi des situations signalées« .
Une instance de quatre à six membres
D’après la DGOS, l’instance ou la commission en charge de la conciliation locale doit si possible disposer d’un bureau avec « quatre à six personnes » décidant des suites à donner à un signalement. Par ailleurs, une organisation interhospitalière peut utilement s’envisager pour les établissements sous direction commune, membres d’un même groupement hospitalier de territoire (GHT) voire proches géographiquement ou à faibles effectifs. Les CHU doivent quant à eux organiser leur dispositif de concert avec l’université et les unités de formation et de recherche de médecine, odontologie et pharmacie. S’agissant des étudiants en santé, la procédure fera ultérieurement l’objet d’une note d’information conjointe des ministères des Solidarités et de la Santé et de celui l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Des liens doivent en outre être noués avec les ordres professionnels et, concernant les médecins, les commissions régionales paritaires.
Quant au rythme des séances de travail, il n’est pas balisé stricto sensu. En revanche, en cas de découpage de l’instance ou de la commission en deux sous-commissions, le ministère préconise tout de même « qu’elle se réunisse au moins trois fois par an, une des réunions étant commune » aux personnels (non) médicaux. Par ailleurs, la nature parfois extrêmement sensible et subjective des faits rencontrés impose de « laisser la possibilité d’intervenir très rapidement de façon informelle sans demander un engagement écrit des parties prenantes au conflit, complète la DGOS. Parfois, un simple entretien peut apaiser des situations de tension extrême dès l’origine du conflit, afin de ne pas laisser ce dernier s’installer de façon définitive. » Inversement, une situation complexe ou ancienne implique de proposer aux parties de « formaliser l’entretien dans un processus de conciliation par un document écrit, qui engage les protagonistes et les conciliateurs dans un calendrier resserré« .
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