Pas de hausse généralisée du point d’indice pour éviter le « saupoudrage » mais une augmentation « ciblée » en 2022 sur les seuls plus bas salaires : les 1,2 million d’agents en catégorie C. C’est ce qui ressort du rendez-vous salarial dans la fonction publique. Cette revalorisation s’élèvera entre 25 et 85 € net par mois pour les hospitaliers.
À l’occasion ce 6 juillet d’une conférence sur les perspectives salariales de la fonction publique, le nouveau nom donné par le Gouvernement au rendez-vous salarial dans la fonction publique, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques a annoncé l’octroi d’une augmentation salariale ciblée sur les seuls agents en catégorie C, et ceci dans chacun des trois versants dont l’hospitalier. Une « mesure forte et d’urgence » qui s’appliquera dès 2022 et est amenée à « corriger des décennies de renoncement » à l’égard de ces « oubliés » des quinquennats précédents, a indiqué Amélie de Montchalin à l’occasion d’un point presse.
Entre 25 et 85 € net par mois selon l’ancienneté
En effet, un agent public en catégorie C n’a vu sa rémunération progresser que de 20 euros (€) net par mois en moyenne sur ces dix dernières années, a souligné la ministre. Or « ils sont un rouage indispensable de nos services administratifs, de l’accueil du public et du fonctionnement de nos services techniques« . Par conséquent, le coup de pouce indiciaire accordé début avril aux bas salaires de la catégorie C, avec l’attribution de points d’indice majoré différenciés pour les indices bruts 354 à 361 afin de tenir compte de la revalorisation du Smic de 0,99% le 1er janvier dernier, sera prolongé l’an prochain. Cette disposition a directement concerné 381 000 personnes sur les trois versants (lire l’article HOSPIMEDIA). En outre, « cette augmentation sera accompagnée dès le 1er janvier 2022 de mesures permettant une progression plus rapide en début de carrière, ainsi que d’une bonification d’ancienneté d’un an pour tous les agents de catégorie C« .
S’agissant de la teneur exacte de ces augmentations, celles-ci représenteront dès l’an prochain chaque mois entre 25 et 85 € net de revalorisation pour tous les personnels en catégorie C selon leur ancienneté et quel que soit leur versant d’activité. Côté État en revanche, viendra en plus s’y greffer une aide à la prise en charge de la complémentaire santé à hauteur de 15 € par mois : ce minimum de participation forfaitaire sera cette fois commun à tous les fonctionnaires de l’État quelle que soit leur catégorie mais pas généralisé aux deux autres versants. Pour ceux-ci, la prise en charge par l’employeur de 50% de la protection sociale complémentaire (PSC) interviendra plus tard, entre 2024 et 2026 (pour l’État, ce taux de 50% remplacera les 15 € mensuel à compter de 2024). Au final, cette revalorisation d’ensemble « extrêmement ciblée » s’appliquera à 1,2 million de fonctionnaires, tous versants confondus.
Un système de rémunération à remettre à plat
Pas question en revanche pour le Gouvernement de mettre un terme au gel du point d’indice, effectif en quasi continu depuis 2010 si ce n’est une revalorisation de 1,2% en deux temps survenue en juillet 2016 puis février 2017 (lire l’article HOSPIMEDIA). Pour Amélie de Montchalin, cette augmentation générale du point d’indice aurait été « une mesure de facilité« , de « saupoudrage« , « inéquitable« , « coûteuse » et « électoraliste » car cela signifierait « augmenter tout le monde de l’agent administratif jusqu’au directeur du ministère du même pourcentage. Si j’augmente le point d’indice de 1%, ça coûte 2 milliards d’euros aux finances publiques. Ceux qui sont en bas de l’échelle gagneront entre 10 et 14 € de plus par mois l’année prochaine […] contre des centaines d’euros pour les directeurs du ministère« , a-t-elle indiqué quelques minutes avant le début de la conférence au micro de RMC-BFMTV.
Plus largement, la ministre compte bien ces prochains mois amorcer une véritable « remise à plat » du système de rémunération, aujourd’hui « à bout de souffle« . Par le biais de cette nouvelle « conférence », un phase de diagnostic s’engage avec les partenaires sociaux en vue de proposer des pistes d’évolution. Les conclusions sont attendues en mars 2022, quelques semaines tout juste avant le premier tour de l’élection présidentielle. En parallèle, des travaux sont engagés pour réduire les inégalités salariales femmes-hommes, avec à ce titre la mise en place d’un baromètre afin d’objectiver ces situations, pour réduire les inégalités de rémunération Paris-province ou encore pour s’assurer que tous les contractuels sont payés au-dessus du Smic.
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