Quid des âgés en établissement pour Noël ? Seront-ils autorisés à réveillonner en famille ? Les réponses à ces questions se trouvent dans un nouveau protocole diffusé le 12 décembre. Les conditions de sortie et de visite y sont précisées.
Les nouvelles recommandations sont applicables à partir du 15 décembre et jusqu’au 3 janvier prochain se calant sur le même calendrier de déconfinement progressif mis en place pour la population générale. Elles concernent les Ehpad mais aussi les autres établissements sociaux et médico-sociaux hébergeant des personnes âgées (les résidences autonomie) et les unités de soins de longue durée (USLD). Les âgés ne sont donc plus l’exception qui confirme la règle de la levée des autorisations de déplacements. Néanmoins, cet assouplissement reste conditionné à plusieurs mesures. « Les sorties des résidents en famille sont facilitées à titre exceptionnel pour la période des fêtes de fin d’année, tout en restant encadrées afin de limiter au maximum les risques de rebond épidémique après les fêtes. Ainsi, notamment, les proches des résidents sont sensibilisés aux précautions à respecter lors de la sortie ou du séjour en famille et s’engagent à limiter au maximum les risques d’exposition. Ces proches sont fortement encouragés à réaliser un test RT-PCR* ou antigénique préalable à l’évènement familial et il leur est rappelé qu’un test négatif n’exonère pas d’un strict respect des autres mesures de prévention (gestes barrières, distanciation, aération…)« . Plus globalement, l’ARS garde la main et peut adapter les consignes en fonction de la situation sanitaire locale et lever par exemple l’autorisation de sortie.
Nouvelle donne pour les visiteurs
Les visites en chambre qui ont été suspendues peuvent de nouveau être autorisées pour les résidents ayant des difficultés à se déplacer, pour ceux positifs au Covid-19 (deux personnes maximum) ou en cas d’indisponibilité des espaces dédiés aux visites ou pour les proches aidants apportant un soutien logistique… Pour faciliter tous les types de visites une augmentation des jauges (nombre de visiteurs par résident et nombre maximal de visiteurs accueillis simultanément par plage de rendez-vous) et de la durée des rencontres peuvent être envisagées. Mais aucun chiffrage n’est donné en exemple.
Des sorties tolérées sous condition
Les résidents qui auront été autorisés à sortir devront se soumettre à leur retour à un test RT-PCR* ou antigénique. Il leur sera aussi rappelé la nécessité de respecter « très strictement » les gestes barrières, de porter systématiquement le masque chirurgical en présence des professionnels et des autres résidents. En plus du dépistage, il devront s’abstenir de participer aux activités collectives pendant les sept jours suivant leur retour dans l’établissement. Ces mesures (dépistage et interdiction d’activité de groupe) ne concernent pas les âgés ayant fait l’objet d’un test positif au cours des deux mois antérieurs. Quant à ceux qui auront été mis en quarantaine pour avoir été dans leurs familles ils « doivent faire l’objet d’une attention particulière pendant les périodes d’isolement« . Malheureusement, cela reste une suggestion sans obligation. Il est juste conseillé de faire passer dans la chambre du résident des professionnels « aussi fréquemment que possible » et de maintenir des liens réguliers avec la famille.
Les rassemblements familiaux et les risques de contamination à cette occasion concerne aussi les salariés des Ehpad. La conduite à suivre pour les professionnels des établissements, les intervenants extérieurs et les bénévoles est un simple dépistage systématique qui pourra leur être proposé à leur retour de congés. « Les directions d’établissements organisent à cette fin des campagnes de dépistage durant cette période, en s’appuyant en tant que de besoin sur des ressources externes, en lien avec l’ARS« .
Noël en établissement
En ce qui concerne les résidents qui passeraient les fêtes en établissement les directions sont encouragées à organiser des animations collectives à l’intérieur et à l’extérieur de l’établissement « à visée conviviale, festive ou spirituelle dans la limite des gestes barrières« . La notion d’animation collective correspond à des petits groupes identiques idéalement en extérieur ou dans des pièces avec aération régulière et qui feront l’objet d’un bionettoyage après utilisation. Dans ce cadre, toutes les activités ne sont toutefois pas autorisées. Celles « nécessitant l’utilisation et l’échange de matériel entre résidents sont suspendues« . Pas question donc de jouer aux cartes ou à un jeu de société par exemple. Pour leur repas de Noël, les résidents sont soumis aux mêmes contraintes que la population générale. Le dîner se fera par petits groupes de six personnes avec aération de 10 à 15 minutes avant et après le repas sans oublier le bionettoyage de fin de repas.
Dans la dernière partie de ses consignes, le ministère de la Santé reconnaît que les établissements pourraient avoir besoin de renfort pour organiser les fêtes dans les conditions sécurisées de visites des proches, les sorties en famille et les animations dans l’établissement. Les ARS sont chargées, « en lien avec les préfectures et les conseils départementaux, d’assurer la mobilisation des viviers de professionnels (notamment par le biais d’heures supplémentaires ou de CDD), intervenants extérieurs et bénévoles susceptibles d’intervenir en appui« . Peuvent être sollicités : les jeunes en service civique, les associations de sécurité civile, les étudiants en santé et en travail social ou les associations intermédiaires. Quant au financement de ces renforts des fêtes de fin d’année, le ministère assure qu’ils « feront l’objet d’une prise en charge dans le cadre de l’enveloppe surcoûts Covid« .
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