Après deux protocoles successifs de confinement annonçant un assouplissement du dispositif des visites en Ehpad, les résidents semblent encore soumis à des règles strictes. La liberté d’aller et venir n’est pas au rendez-vous.
Le ministère des Solidarités et de la Santé a réactualisé le 4 juin son protocole de confinement dans les Ehpad et les unités de soins de longue durée (USLD). Par rapport à la version du 1er juin, il s’agit principalement de modifications de forme plutôt que de fond (lire notre article). Cette nouvelle rédaction semble être l’occasion pour le Gouvernement d’insister sur le rôle des responsables d’établissement dans l’organisation des visites aux plus âgés.
La Fnapaef lance un appel au président de la République
« Libérez les citoyens des Ehpad », clame la Fédération nationale des associations et des amis de personnes âgées et de leurs familles (Fnapaef) dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, président de la République, datée du 4 juin. La fédération estime que l’annonce d’un élargissement des visites aux résidents des établissements privés de liberté depuis bientôt trois mois a fait naître des espoirs qui ne correspondent pas à la réalité du terrain. « Nous vous demandons de rappeler à tous les responsables que la liberté attachée à tous les citoyens de ce pays doit leur permettre de jouir de la présence de leurs proches, en vis-à-vis, sans restriction ou prétexte organisationnel », écrit la Fnapaef.
Il est ainsi précisé que c’est bien le directeur de l’Ehpad qui décide de la remise en place des activités en fonction de la zone épidémique et de la situation particulière dans laquelle se trouve l’établissement. La liste n’a pas changé. Sont toujours concernés : les activités collectives en tout petit groupe ; les animations qui ont été suspendues ; les repas en petit comité et dans le respect des mesures barrières ; les sorties au jardin et les actions de soutien psychologique.
Un déconfinement très progressif
Avec toutes les précautions sanitaires d’usage, l’heure est maintenant clairement au déconfinement des plus âgés. Symboliquement l’annexe de cinq pages sur les recommandations relatives au confinement en chambre — présente dans le précédent protocole — a disparu. Le Gouvernement insiste tout particulièrement dans ce nouveau protocole sur le fait que le dispositif des visites est assoupli. Toutefois, les résidents ne sont pas encore libres de recevoir leurs proches sans suivre une procédure bien déterminée.
« Les visites pourront être envisagées par la direction à la suite de la demande du résident ou de sa famille le cas échéant ». Petit changement, le protocole précédent n’évoquait pas la demande de la famille. Concernant les visites des enfants en plus de porter un masque et de respecter les mesures sanitaires, il est désormais « souhaité que les mineurs de moins de 15 ans soient accompagnés d’un majeur ».
Jusqu’à présent les visites pouvaient se dérouler à l’extérieur (sans limitation de visiteurs), en rez-de-chaussée de l’établissement dans un emplacement dédié et en chambre pour deux visiteurs maximum si l’état de santé du résident l’empêchait de se déplacer. Il est indiqué dans la dernière version que les visites en chambre peuvent être autorisées pour tous les résidents « si la direction d’établissement en lien avec l’équipe soignante, considère que les conditions de sécurité sont réunies ». Les visiteurs ne pourront toutefois pas être plus que deux.
France Azheimer attend des directives claires
« L’Ehpad est devenu une prison », déplore l’association France Azheimmer dans une note d’actualité du 2 juin. Elle demande que « l’État donne des directives claires aux Ehpad. Des directives qui permettent l’organisation de visites dans des conditions de sécurité sanitaire et humaine acceptables pour tous, partout où c’est possible ». Si elle considère que l’assouplissement du dispositif de visites annoncé le 1er juin est encourageant, elle regrette que le Gouvernement se limite à des recommandations aux directeurs d’Ehpad. Pour l’association, « il est à craindre que, dans ces conditions, les dirigeants des établissements n’osent organiser des visites, par peur des conséquences qu’ils seraient seuls à supporter, quand bien même les familles exprimeraient leur volonté de retrouver leur proche ».
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