Les conseils de la vie sociale doivent favoriser une participation véritable

capture-decran-2016-12-02-a-16-10-06Publié le 08.10.2024 par Edoxie Allier
Article Hospimedia

Largement présents dans le secteur médico-social, les conseils de la vie sociale doivent permettre aux usagers de prendre pleinement part aux décisions. Il est crucial que les acteurs en saisissent la pleine potentialité.

« La quasi-totalité des structures qui doivent mettre en place un conseil de la vie sociale (CVS) l’ont fait« , observe Angélique Khaled, directrice de la qualité de l’accompagnement à la Haute Autorité de santé (HAS), lors d’une journée organisée par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) le 1er octobre sur la question de la participation des personnes concernées dans le champ de l’autonomie. Beaucoup de CVS restent des « coquilles vides« , déplore Aurélie Mazel, directrice générale adjointe de l’Adapei 45. Dans de nombreux cas, ces instances ne permettent pas aux usagers de prendre part aux décisions de manière significative. Marine Boisson-Cohen, directrice des études et de la prospective, rappelle d’ailleurs que « ce n’est pas parce qu’un CVS est posé dans le droit qu’il joue pleinement son rôle« . Selon elle, ces dispositifs doivent s’inscrire dans une dynamique de long terme, afin de transformer réellement les pratiques d’accompagnement.

Transformation de l’offre

En effet, la participation des personnes dans les décisions qui les concernent est vraiment appelée à révolutionner le secteur. « L’expression de la personne est la matière première pour faire évoluer les pratiques« , affirme Bénédicte Autier, directrice de l’accès aux droits et des parcours de la CNSA. Cette transformation va bien au-delà de la simple satisfaction des usagers ; elle favorise un environnement où chacun se sent valorisé et respecté. « Quand nous demandons leur avis aux personnes, cela prend du temps, mais elles finissent par nous dire qu’elles ne se sentent pas libres », témoigne Marcel Marciset, directeur général d’Envoludia. Ce dernier témoigne de la manière dont son association gestionnaire a pu être bousculée par le rapport de Cataline Devangas, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits des personnes handicapées, prônant la désinstitutionnalisation (lire l’article sur le site Hospimedia). Après un premier réflexe défensif, cette structure a souhaité savoir si les bénéficiaires de leur accompagnement se sentaient réellement enfermés dans ses murs. En partant de ce constat peu flatteur, Céline Fiorina souligne la volonté de l’association de « se confronter à la limitation de liberté. »

Attention cependant à ne pas faire de la prise en compte de la parole des personnes concernées un outil destiné à la seule transformation du secteur. Pour Simon Roussey, chef de projet à l’agence de la Solidarité active, « la participation doit être utile pour faire évoluer les politiques publiques mais aussi pour les personnes elles-mêmes« . En d’autres termes, il est crucial que ces démarches participatives apportent des bénéfices tangibles aux personnes concernées, en répondant à leurs aspirations et en améliorant concrètement leur quotidien. Maxime Oillaux, chef de projet participation des personnes au comité interministériel du handicap, partage cette perspective en insistant sur la nécessité de « sortir du médico-social et de développer des pair-interventions partout« . Par ailleurs, un autre écueil est de tomber dans la participation alibi, prévient Simon Roussey. L’objectif est véritablement d’intégrer la parole des personnes dans leur accompagnement, et non uniquement d’en faire participer quelques-unes sur des chantiers très limités. Ainsi, si l’existence des conseils de la vie sociale dans la plupart des structures peut réjouir, il s’agit pour ces dernières de s’en saisir pleinement.

 

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